Le documentaire de Sandrine Feydel, "Océans de plastique", nous révèle qu'un scientifique aux Pays-Bas, a découvert que 95 % des fulmars (un oiseau commun du Nord de l’Europe) avaient du plastique dans l’estomac. Des micros-particules de plastiques sont retrouvées sur les plages du monde entier. Une soupe de plastique ingérée par les poissons et même le plancton, la base de toute la chaîne alimentaire. Ces plastiques libèrent dans l’environnement des produits chimiques, des perturbateurs endocriniens, dont on commence à peine à découvrir les effets sur les animaux et les hommes.
Les tortues s'étouffent avec des sacs plastiques qu'elles prennent pour des méduses © Greenpeace |
Fortes de cela, certaines personnes se sont lancées un pari fou, à savoir, éliminer le plastique de leur quotidien comme Katia Cosse.
D'autres quant à eux ont tenté l'impossible en essayant de produire zéro déchets. C'est le cas de Béa Johnson, une française vivant aux États-Unis qui a réussi à réduire les déchets de sa famille de 4 personnes de 240 L de déchet par semaine à 1 L par an.
Déchets d'une année © Zero Waste Home |
Sans BPA, vers un monde sans plastique ?
En chassant le plastique de son quotidien, elle réalise que cette démarche va de paire avec "consommer mieux et moins" et donc, dépenser moins et polluer moins.
En parallèle de son blog, Katia a créé en 2009 un site proposant une gamme de produits fabriqués dans des matières respectueuses pour l'environnement et sans effet de lixiviation (acier inoxydable de haute qualité alimentaire, bambou de culture certifiée biologique) pour en faire profiter tous ceux qui veulent se lancer à leur tour dans cette aventure sans plastique. Cependant, les produits sont en grande majorité destinés aux enfants.
Son premier geste fut de regarder autour d'elle, de constater à quel point le plastique avait envahi sa vie. Elle commença par retirer tous les plastiques de ses placards : vaisselle pour enfants, saladiers, Tupperware, flacons et autres bouteilles de la salle de bain et de la cuisine. "Je
n'ai pas hésité une seconde. Moi qui adorais mes petites boites
en plastiques, je n'ai pas eu de mal pour les remplacer par des pots en
verre de récupération", témoigne Katia, qui reconnaît qu'il a été plus délicat de trouver de la vaisselle adaptée et incassable pour ses enfants. "Finalement, j'ai opté pour l'inox, matière saine, incassable, durable et stabilisée."
L'heure du goûter © Katia Cosse |
Puis vint le moment des courses, étape la plus difficile selon elle. "J'ai été face à un mur qui m'a semblé infranchissable, mon premier caddie suite à ma prise de conscience a été vide... Tous les produits que j'avais l'habitude d'acheter avaient forcément du plastique... Sueurs froides dans les rayons : qu'allions-nous manger ?", se demande-t-elle, habituée à fréquenter les grandes surfaces, "pratiques pour trouver en un rien de temps tout ce dont on a besoin pour la semaine".
Katie réalise qu'elle doit aller voir ailleurs et s'organiser autrement :
- viandes = chez le boucher
- céréales, pâtes, riz, farine = en vrac dans des magasin bio (on met dans des sachets en papier ou on utilise des sacs en tissu réutilisables)
- produits ménagers = pour la plupart faits maison
- produits cosmétiques = hyper réduits, de l'huile pour la peau (dans un flacon en verre), du shampoing en pain façon savon, du savon en pain pour le gel douche
- fromages = à la découpe
- yaourts et desserts lactés = faits maison
- conserves = faits maison dans des bocaux en verre
- fruits, légumes, oeufs = chez des producteurs locaux
Elle a aussi modifié peu à peu le type d'ustensiles de cuisine utilisés et utilise maintenant des mixeur avec un pied en inox, des casseroles et des poêles elles aussi en inox, ainsi que des plats en verre.
Un couple, deux enfants et zéro déchets depuis 3 ans
Famille Johnson © People Magazine |
Comme Katia Cosse, elle revoit ses habitudes au quotidien, raisonnant et évaluant chaque besoin. Dans son blog, Zero Waste Home, elle partage son expérience et ses astuces pour réduire un maximum de superflu à la source, désencombrer et vivre pleinement. Elle insiste notamment sur le besoin de refuser les objets inutiles qui envahissent nos tiroirs, à la maison et au travail, que nous avons pris l'habitude d'accepter, souvent machinalement. Qu’il s’agisse de prospectus tendus dans la rue ou autres objets publicitaires (sacs, stylos, échantillons de parfums, etc.). Selon elle, le recyclage n’est pas non plus LA solution, ni même le principe d’éco-conception d’un produit qui finira encore trop souvent en déchetterie.
Sa devise (et seulement dans cet ordre), qu'elle développe dans son livre Zéro déchet :
- Refuser ce dont nous n'avons pas besoin.
- Réduire ce dont nous avons besoin et ce que nous ne pouvons pas refuser.
- Réutiliser ce que nous consommons et ce que nous ne pouvons pas refuser, ni réduire.
- Recycler ce que nous ne pouvons ni refuser, ni réduire et ni réutiliser.
- Composter le reste.
Pour faire les courses, Béa s'approvisionne dans des magasin où il est possible d'acheter en vrac (céréales, farine, riz, sucre) ou à la coupe (fromage, charcuterie, poisson, viande). Elle fait ses courses armée de sacs en tissu cousus main et de bocaux en verre dont elle déduit le poids au moment du paiement.
kit de shopping © Zero Waste Home |
© Zero Waste Home |
Avec le temps, Béa Johnson s’enrichit de ce dont elle s’allège. Son mari, Scott, ne ressent pas le changement de la même manière : pour lui, "c’est surtout le temps retrouvé qui compte. Le moins on a, le plus on passe du temps ensemble, à faire ce que l’on a envie de faire. Nous avons une télévision pour regarder des films, les photos et écouter la radio. Il n'y a pas de console, mais un ordinateur. Les enfants, Max et Léo trouvent ça mieux de vivre avec moins : c'est moins dur à nettoyer et ranger. Ils ont progressivement réduit les jouets, et cela est devenu naturel pour eux. Ils louent beaucoup de films et de livres à la bibliothèque."
En repensant sa manière de consommer, elle a prouvé à son entourage que ce mode de vie permettait de réaliser des économies. «Les gens pensent que vivre comme ça coûte cher ou que ça prend du temps. C’est le contraire». Selon ses calculs, ils ont réussi à réduire leurs dépenses annuelles de 40 %. «Et comme on achète moins, on perd beaucoup moins de temps», explique-t-elle, en précisant qu’en moyenne 15 % du prix d’un produit représente le coût de l’emballage. "Bien sûr, il faut être organisé pour y arriver. Mais après, cela prend moins de temps : on réfléchi en deux fois avant d’acheter, cela réduit les dépenses et le temps investis dans le superflu", résume-t-elle.
Après avoir mené l'expérience "zéro déchet" pour sa mère, qui habite dans le sud-est de la France, elle reconnait que les marchés sont un bon moyen pour se ravitailler mais que les magasins de vrac ont encore des efforts à faire. Elle n'a par exemple pas trouvé de shampoing liquide à disposition.
© DR |
Ces deux exemples nous montrent que les choses ne sont pas immuables. Même si la société nous impose un certain mode de vie, il nous appartient de faire des choix, de prendre parti et de remettre en cause le-dit modèle.
Trop souvent, nous nous laissons porter par un modèle de consommation du "tout tout de suite, du tout jetable et du tout tout le temps." Des fraises en hiver, des tomates toute l'année, des bouteilles en plastique pour alléger les sacs de course et des gobelets pour l'apéro, parce que "ça ne fera pas de vaisselle !" Après 40 ans de consommation intempestive et peut-être une indigestion imminente, il semble que les consciences émergent petit à petit de cette longue léthargie collective. Il aura fallu pour cela quelques scandales alimentaires tels que les raviolis à la viande de cheval ou le bisphénol dans les biberons, pour que nous nous interrogions sur notre manière de consommer. D'où viennent les mangues de ma salade ? Comment a été pêché le poisson que je mange ? Que fait-on des litres de déchets hebdomadaires que je produis ? A avoir trop perdu le goût et peut-être le sens des chose, un retour aux sources était peut-être inévitable. Du sac réutilisable au zéro déchet, le champ d'intervention est large. C'est à nous de choisir le degré d'implication qui nous correspond le mieux.
Alors la prochaine fois que l'on vous propose un sac plastique, réfléchissez un instant et demandez vous si ça en vaut la peine.
*source : AFP
**source : Greenpeace
helene g.
Contente de découvrir ce blog (moi qui suis rocheraise en plus!!! <3 ) et surtout cet article! Je vous suis complètement dans cette démarche!!! Je vous invite à voir mon blog aussi je parle de la pollution plastique et de vivre sans plastique régulièrement!
RépondreSupprimerà bientôt Aemi
Bonjour,
RépondreSupprimerDécider de vivre sans plastique, c'est prendre conscience du volume consommé de plastique ! Pour avoir fait l'expérience, c'est surprenant et ça a radicalement changé ma façon de consommer.
Bonjour, si cela t'intéresse, j'ai un blog où j'essaye de présenter tous les objets du quotidien qui peuvent être choisis sans plastique, même le mobilier, etc... Il n'est pas référencé, donc je t'invite à venir voir :) http://uneviesansplastique.wordpress.com/
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