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Un jour ma fille, tu seras une p***

©NRJ12

Cela fait déjà un petit moment que je bous intérieurement devant des programmes tels que Les Anges de la Téléréalité et autres Secret Story. Je l'avoue, j'y ai jeté un oeil amusé pendant un temps, me moquant de ces candidats tous plus caricaturaux les uns que les autres à mes heures perdues. 
Et puis il y a quelques mois, une candidate pas comme les autres a fait basculer mon point de vue gentiment énervé vers un ras le bol indescriptible. J'ai nommé, Nabilla.

Pour la première fois en France, on nous propose un reality show familial à l'américaine, autour de Nabilla. Allo Nabilla: ma famille en Californie, c'est L'incroyable famille Kardashian à la sauce NRJ12 : du bling bling pitoyable, un scénario à pleurer de bêtise, des scènes si peu naturelles qu'elles en sont gênantes, le tout sur une bande son ridicule. 

Quand on pense que c'est Jeremy Michalak, chroniqueur (entre autres) dans C à vous sur France 5, qui, dans l'ombre, tire les ficelles de toute cette merde, on se demande à qui il a vendu son âme pour pouvoir encore se regarder dans une glace. 

Kim Kardashian et Nabilla pour "Les Anges de la Téléréalité 5" ©NRJ12

Rappelons que la fameuse Kim Kardashian, que NRJ12 prône en modèle, s'est fait connaître par une, puis deux sex-tapes, avant de faire de sa vie dramatiquement vide de sens, un épisode de téléréalité en continu. "Elle a détrôné Paris Hilton !" nous explique-t-on comme on dresserait un étendard. Paris Hilton était pourtant déjà loin d'être un exemple à suivre... 


La première diffusion d'Allo Nabilla (oui, "Allo Nabilla", on a le sens du running gag chez NRJ12), mardi 12 novembre en deuxième partie de soirée, a apparemment moins bien fonctionné que prévu. 
On ne s'en plaindra pas !

Cependant, je ne peux m'empêcher de me poser une question sur le côté "inattendu" du buzz provoqué par Nabilla. A mon avis, la chaîne attendait depuis bien longtemps l'occasion de lancer un programme façon "Famille Kardashian". Il lui fallait juste la candidate idéale : suffisamment "connue" du grand public, suffisamment vénale pour accepter de vendre sa dignité et celle de toute sa famille avec elle (d'ailleurs, le père de Nabilla n'a pas l'air d'apprécier si on en croit ses déclarations à Daphné Bürki pour Le Tube sur Canal +) et suffisamment bimbo pour coller au rêve américain façon prolo. 

Des filles prêtes à tout pour être connues, on en avait déjà eu une tripotée, mais prête à entraîner toute leur famille avec elle (grand-mère, mère, petit frère, petit ami), c'est assez nouveau. Il fallait aussi que toute la famille accepte de se prêter à ce jeu sinistre !


Nabilla n'a jamais caché son ambition de devenir la Kim Kardashian française, ce qui a dû fortement taper dans l'oeil de la chaîne, qui s'est démerdé pour faire de sa banale candidate de téléréalité une "star" du petit écran.
Et il faut dire que tout le PAF s'est écrasé comme il se doit : deux invitations sur le plateau du Grand Journal, un happening sur C à vous (tiens tiens), et un léchage de boules en règle signé NRJ12.

Selon Tellement People, la Saga (toujours NRJ12), Nabilla est un modèle de réussite. La même émission qualifie Ayem, ex-candidate de Secret Story, de "légende". Le tout présenté par Clara Morgane. Ce qui en dit long sur l'image de la femme que véhicule cette chaîne...  En gros, les filles, si vous voulez "réussir", j'espère que vous êtes épilées !

Allo Nabilla, c'est la manière dont NRJ12 parle aux "jeunes". C'est son argument bouclier par excellence : "nous parlons aux jeunes ! Si vous n'aimez pas nos émissions, c'est que vous êtes trop réac', trop vieux, trop con". 
En y regardant de plus près, on constate que les jeunes ont en horreur cette façon dégradante de les représenter, tandis que les vieux de la vieille louchent sur les nichons XXL de Nabilla. 

D'ailleurs, tous ces candidats de téléréalité sont sans âge. Ni jeunes, ni vieux, la pauvreté de leurs réflexions et de leurs ambitions en font des hybrides de la société. N'ayant aucune autre place à prendre que celle de leur transat dans leur villa-prison. En effet, qui donnerait ses 21 ans à Nabilla ?


Les vrais jeunes, ce sont ceux dont parle le très bon documentaire "Génération Quoi" diffusé dernièrement sur France 2. Des jeunes qui cherchent à se construire une vie décente dans un monde en crise, des jeunes qui cherchent à exprimer leurs talents autrement qu'en montrant leurs culs à la télé.

Quand on y pense, diffuser ces émissions et médiatiser leurs candidats, c'est même profondément outrageant pour la véritable jeunesse, celle qui se bouge pour faire avancer la société, et à qui on colle quand même une étiquette de "branleurs sans cervelle". 

Il faut interrompre le processus avant que le mal ne se répande. Avant qu'une catégorie de la population ne se dise que la solution est vraiment là, dans le marchandage de son corps et de sa dignité. 
Parce que depuis Loft Story, l'eau a coulé sous les ponts. On ne rigole plus gentiment devant des jeunes un peu délurés. On fabrique des monstres. C'est très différent.

Pour aller plus loin : "Nabilla dans les médias, l'excuse de la "pop culture" et le dîner de con"

Marion Guillou

Commentaires

  1. C'était la même intention avec Loana qui, déjà, était dans la piscine avec... j-e. Je suis très d'accord avec le ton de l'article (que dire de ces filles qui réussissent ouvertement en couchant avec des mecs connus et friqués), à ce tarif je préfère le discours honnête et lucide d'une Katsumi dans ONPC. Mais j'irais plus loin : on nous explique que ces filles sont super-intelligente et de redoutables femmes d'affaires ; et que, parallèlement, tout se justifie par l'audimat (ça me fait penser, dans l'extrême au snuff movies et au spectateur complice de meurtre). Le problème premier est le messages envoyé aux mineurs qui regardent ces programmes ; qui n'ont d'autres fond que la séduction et les embrouilles entre candidats. Le deuxième, exposé par Mr Alexandre Astier chez Morandini, est que les adultes n'ont pas envie de réfléchir (à comment ils se font enfumer à longueur d'années, par exemple) et donc de se prendre la tête (ce que nos hommes politiques font avec des discours de conseillers en com foireux). La majorité des français (et beaucoup d'autres) préfèrent passer leur temps à se moquer, à critiquer et à mater ceux et celles qui veulent devenir des stars grâce à ses émissions de télé qui font gagner beaucoup d'argent à leurs producteurs (synonyme de réussite dans le PAF comme ailleurs....).

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  2. Je pense que ceci n'est qu'une pièce du puzzle, et le puzzle est bien plus complexe que l'on ose le croire il suffit de regarder l'évolution de la société et de la mode car les deux sont liés voyez la définition de la mode:
    Manière temporaire et collective de faire, de penser.
    Ceci n'est que la définition de ce que l'on peut appeler la pensée unique, et celle-ci est développée par la société et l'état. Donc quand la société passe des émissions abrutissantes de ce style (et l'état ne l'interdit surtout pas) c'est une avalanche d'informations que les téléspectateurs engloutissent (voir la conférence "tv lobotomie" sur you tube) des tenues vestimentaires de plus en plus courtes, des dialogues de plus en plus insensés, des scènes sexuelles de plus en plus libérées.... Tout cela se ressent alors dans ce que l'on appelle la mode soit les vêtements, le langage et l'attitude. Les jeunes portent des fringues de plus en plus aguichantes, leur langage s'appauvrit, leur attitude face à la sexualité est décomplexé voir débauché... Et de surcroît le respect s'en va avec. Une fois que la majeure partie des jeunes achètent des fringues courtes, les grands marques cessent de produire celles d'avant comme si un palier était passé et qu'un retour en arrière ne pouvait être envisageable. Tout comme les jeunes accélèrent leur sexualité en accédant au sites pornographiques (dont l'accès pour tous est à portée de main), le gouvernement ne demande pas aux sites pornographiques de verrouiller l'accès au moins de 18 ans, ce qui pourtant est très simple à mettre en place! Je vous laisse faire la conclusion vous-même.... En vous aidant de deux mots-clés: Théorie du genre, Wanted-pedo...

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