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L'article en musique de Laura Hortense : immersion en milieu badass


En plein débat sur la théorie des genres, notre chroniqueuse musique Laura Hortense frappe très fort avec un article à la fois parsemé de coups de coeur musicaux et de révélations sur l'envers du décor d'une coloc' de rockeuses punk. Loin des clichés sur les filles, elle nous ouvre (en grand) les portes de son intimité, le tout sur une playlist rap-hip-hop (presque) 100% féminine. Forcément, ça envoie.  

Laura Hortense © MG

Mais ça ressemble à quoi une coloc' de filles badass ? L'article en musique (du gros rap de meufs) 


Avant de lire cet article, il faut que tu t'assures que tu aies bien tout ça à disposition :

  • Une demi heure de temps (oui, c'est un peu long, mais j'aime à croire que ça vaut le coup. Si t'es pas convaincu, pense au temps que moi, ça m'a pris)
  • Un casque/des écouteurs/des enceintes. Oui, petit génie que tu es, tu as compris que cet article allait être rythmé de douces mélodies.
  • Une clope et/ou une cafetière. Te pose pas trop de questions, tu comprendras plus tard.
  • Un goût prononcé pour le rap et le hip-hop, ou juste des oreilles curieuses et avides de découverte. 
  • Un peu de second degré, parce que j'suis vraiment très drôle. 

C'est bon ? Allez, commence par cliquer ici : 


Le but du jeu est simple : j'te mets un son, tu cliques, tu reviens direct sur l'article pour lire la suite, sauf quand je te dis de regarder la vidéo. Si quand t'as fini de lire le paragraphe associé à la chanson, la musique continue, t'attends, et t'écoutes jusqu'au bout, parce que tu respectes mon travail. Si le son est fini, et que t'es encore en train de lire le petit chapitre, mec sérieux fais un effort, sinon on va pas y arriver. 

J'aimerais bien que tu triches pas, aussi. Parce que j'te jure que tout est calculé pour que tu passes un moment funky. Alors steuplé, chéri, gâche pas tout. 

Introduction


© DR

Ce que je te propose via cet article, c'est de découvrir l'envers du décor d'une coloc' de filles (la mienne, en l'occurrence). Avec Jenny, on joue dans le même groupe de musique, on vit ensemble (thank you captain obvious), et du coup on écoute aussi beaucoup de musique. Tu t'apprêtes donc à découvrir notre playlist du moment. Une totale mise en abîme.

1. Le train-train quotidien


Ah le fantasme de deux copines célibataires vivant ensemble... On les imagine se balader en petite culotte, faire des batailles de polochons, nettoyer leur vaisselles après chaque repas, vivre dans un appartement tout mignon, avec des chansons d'amour et des films à l'eau-de-rose. Aujourd'hui, on vous dit la vérité, toute la vérité et rien que la vérité, promis, juré, craché, rhikptou (ouais, c'est comme ça que je crache, moi). Pour ça, mets tous tes préjugés de côté, et tiens-toi prêt, ça va commencer. 

© DR

Avec ma chanteuse, on vit ensemble depuis quelques semaines. Quand nos potes ont entendu parler de cette coloc', ils nous ont à peu près tous dit « ah bah elle va être belle cette coloc', tiens ». Bon, d'accord, avec Jean-Ni (oui, on se donne des petits noms) on n'est pas les meufs les plus calmes de la Terre. On est un peu trash, mais juste le petit truc rock'n'roll que peut avoir une nana, on est bien d'accord. Ouais, tu vois on est mignonne, elle me fait un bisou le matin avant d'aller travailler quand je dors encore. Moi je la réveille quand je rentre de soirée pour qu'elle vienne dormir avec moi. On va au travail ensemble, on fait les courses ensemble, on va en répèt' ensemble et je fais pipi pendant qu'elle se douche. C'est vraiment choupi, t'as vu. 

En tant que meufs qui se respectent, on aime bien être au top tout le temps. Alors oui, c'est vrai, on se maquille ensemble aussi. Genre chacune son côté du miroir, armées de nos rouge à lèvres et mascara, on tartine, on tartine, on tartine.  

On se conseille sur nos tenues : « franchement, cette jupe, te fait un espèce de cul ! » « Mais genre un cul...bon cul ou Big Mama ? » « Bah j'sais pas...essaye autre chose pour voir ? ». C'est important l'honnêteté quand tu vis avec quelqu'un. Un partenaire de vie quotidienne au bout d'un moment, c'est comme si t'avais un deuxième moi. Y'a plus de gêne, plus de complexe : « Dis-moi, ça fait combien de temps que tu t'es pas décoloré la moustache ? Nan, comme ça. Y'a de la déco dans la salle de bains, si tu veux... » 

Enfin, tout ce genre de petites phrases pleines d'amour, qui te font dire que après tout, si quand tu sors de chez toi, t'as la classe, c'est aussi un peu grâce à elle (love, keur, bestah, kikoo, meurs). Du coup, quand on se sent fraîche, pimpante et sexy, on se fait un p'tit selfie dans le métro. Normal, t'as vu. 

© DR
Maintenant fais une pause, bébé, parce que tu sais pas encore tout à fait ce qui t'attend, et avoue-le, c'est agréable de faire durer le plaisir. Alors tu t'allumes une clope (si tu fumes pas, gratte-toi là où ça te gratte et va te faire un café. Si t'aimes pas le café, tu deviens chiant, en fait.), tu te mets bien au fond de ton canapé et tu kiffes un peu sur la musique. Si t'aimes pas, c'est pas grave, écoute parce que t'es poli. Oui, tu peux aussi me dire d'aller me faire voir et cliquer sur le lien suivant. 

Tu cliques là et tu mets la vidéo à partir de 22 secondes (bon écoute, demande pas pourquoi, c'est comme ça) et tu continues ta lecture, parce que la vidéo est sans intérêt : 


Eeeeeeeeeeeeeet... Oulala du gros rap, tu t'y attendais pas ? Il va falloir t'y faire, cet article est plein de surprises. Ça va, j'te fous UN truc à 54 millions de vues (et commence pas à vouloir aller vérifier l'info, j'suis chroniqueuse dans un blog, j'te balance de l'info véridique, moi.), tu vas pas commencer à me rabattre les oreilles en me disant que c'est de la merde, tout ça. On s'en fout, c'est pour l'ambiance. Moi j'veux que tu sois en phase avec ce morceau quand tu vas lire la suite. Mais oui, j'ai pensé à ce qu'il fallait qu'il se passe dans ta tête, alors sois mignon, laisse-toi inceptionner. 

2. L'environnement 


© DR

« Home sweet home », voilà un bien joli précepte qui nous accompagne chaque jour. Se sentir chez soi, dans son environnement, avec ses affaires, ses affiches au mur, ses sculptures et autres objets incongrus dénichés aux détours d'une brocante sur une petite place de province, après une ballade en mini-short, bras dessus bras dessous. J'te dégoûte avec mes souvenirs de vacances ? Moi aussi, t'as raison.
Je disais, avoir un intérieur qui nous ressemble pour bien s'y sentir. Pour ça, y'a pas de secret, baby : or-ga-ni-sa-tion. Chaque chose a sa place et chaque place a sa chose. 

© DR

Notre appart' ressemble à un petit cocon de conte de fée moderne. Le genre de trucs que t'imagines très bien parce que t'as regardé Friends et que la coloc' de Rachel et Monica, c'est un peu la seule référence que t'as. Et c'est normal !
Bon, on est peut-être un peu bordéliques. Pour les chaussures, par exemple. Mais ce qu'il faut retenir c'est qu'on ne les range que dans les coins. C'est un principe de vie qu'on suit avec beaucoup de rigueur. Pas question d'avoir des godasses qui traînent partout, après tu trébuches dessus, tu te fais mal, et t'es de mauvaise humeur. Non non non, pas de ça chez nous. Dans les coins, et uniquement les coins. 

© DR
Question déco, c'est mon domaine. Et je peux te dire que je mets du cœur à l'ouvrage. Non, je ne vais pas te faire l'inventaire des émissions de Damido qui m'ont inspirées, et non, cet article ne se transformera pas en bons plans déco pas chers pour un intérieur zen et feng-chui-mes-boobs. Mais il faut quand même noter qu'on est un peu des artistes toutes les deux. Oui, tu comprends, on travaille dans une galerie d'art, et du coup on peut dire, effectivement, qu'on a un goût certain pour les belles choses. 

Maintenant il faut que tu écoutes les paroles qui arrivent, y'a la conscience de Kendrick qui vient de parler, et ça va te mettre dans le mood pour la suite de la lecture. Si j'ai bien calculé, t'as plus ou moins une minute d'écoute devant toi, encore. Alors je te propose un truc bien sympa parce que je suis de bonne humeur aujourd'hui : ferme les yeux, et imagine qu'y'a des renoies canons qui twerkent devant toi, et qui bougent comme des louves (oui, je m'inspire d'NTM, Dans Ma Benz. Parce que je te parle en direct du 93 et la Seine-Saint-Denis, c'est d'la bombe, bébé. A base de...pardon. Hum.).
Ou alors tu peux aussi t'imaginer que Jenny et moi, on se déhanche là-dessus dans notre salon, fenêtre ouverte donnant sur la rue, à l’abri des regards indiscrets. Nan, c'est pas sexy, nan. 

Maintenant tu peux reprendre ton phone-tel et dans une minute environ, tu passes à la suite. Ecoute les paroles, elles sont profondes. Ça parle d'une piscine pleine de liqueur dans laquelle des meufs qui se la joueraient Alerte à Malibu plongeraient devant tes yeux ébahis. Ça fait envie, hein ? 

Après, tu cliques là, et tu continues ta lecture (non c'est pas une moto qui démarre, mais un son que tu vas pas oublier. Après la grosse voix devient un peu bitchy, mais ne te laisse pas déconcentrer, le meilleur arrive) :


Oui, on est dans une dynamique très ghetto, aujourd'hui. Et d'ailleurs, tu vas voir que rock, rap, peu importe le genre, les meufs en musique peuvent déchirer en t'en mettant plein la tronche. Aujourd'hui on est girl power, han. Pour éviter toute confusion, quand je parle de meufs qui déchirent en rock, je parle de nous, bien sûr. 

3. Les occupations de tous les jours


© DR

Bon, revenons-en au sujet. Comme je te le disais tout à l'heure, on a ce côté très girly où on pourrait presque correspondre au cliché. On fait la vaisselle ensemble (en mode Ghost, un peu, tu vois le genre ? Cf photo ci-dessus) Puis on fait les courses ensemble, aussi. On achète des steaks de soja, des serviettes hygiéniques, des gâteaux et du chocolat, des crèmes dessert, tout ça. 

© DR
Et du fromage. Et comme on est des filles généreuses et totalement connectées, on partage nos petits moments de kiff' au rayon laitages avec nos amis grâce à Snapchat. Merci Snapchat. Tu vois, au final on reste des gonzesses plutôt mignonnes et sages. J't'avais dit de pas t'inquiéter. Je voulais juste être sûre qu'on parle le même langage toi et moi. Tu sais, les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus. 

Mais 'ttends, 'ttends, 'ttends. J'te parle de maquillage, de courses, de ménage et de vaisselle depuis tout à l'heure, et toi ça te choque pas ? Genre y'a pas UN moment, tu t'es dit « attends, quand même, la fille j'trouve qu'elle donne pas une très bonne image de la femme, tu comprends. J'veux dire les féministes se sont battues pour qu'on soit forte et qu'on s'élève au-dessus des clichés imposés par la société, et elle, elle me parle de quotidien pourri, où elle fait de la femme – qui vit avec une autre femme, pourtant !- un produit sociétaire totalement convenu ». Mais non, dis pas n'importe quoi. On fait plein d'autres trucs dans nos vies ! Par exemple, ... Ah oui, par exemple, des fois on fait des duos basse/guitare/voix. Oui, ça fait trois, on est deux, tu penses bien qu'y'en a une qui chante en même temps qu'elle joue, non ? Bah non c'est pas moi. Moi je me contente de faire des choeurs mal placés avec ma voix rauque et cassée. Un jour, on a repris Pea, de Flea. Jenny faisait quelques barrets et les choeurs et moi, bah je faisais Flea. Nan c'était horrible. Oui, y'a une vidéo, mais non, tu la verras pas (elle est sur facebook). 

On continue cette petite chronique pleine d'oestrogènes au son d'un crew de chicks :  


4. Comment ça les filles ne sont pas des princesses ? 


Dans ce dernier chapitre (déjà/enfin la fin!), mais pas des moindres, on va parler du mode de vie. Pour ce faire, je voudrais commencer par te préciser qu'on est des filles propres. Fini les sarcasmes, les pointes d'ironie, on parle sérieux, là. Nous, y'a des trucs avec lesquels on déconne pas. 

Avoir une vie saine, c'est fondamental. Tu peux pas vivre comme une rock star tous les jours, tout le temps. Le mythe du musicien qui vit dans l'excès, j'veux dire, ça va bien deux minutes.
C'est pas facile tous les jours, c'est vrai. Les répétitions enfermées dans un studio à jouer à en être essoufflées, préparer des concerts en se demandant quelles tenues on enfilera, faire des concerts et tout donner pour contenter un public exigeant, enregistrer des EP's pour que les gens aient un CD à tenir entre les mains...enfin bref, tu l'auras compris, c'est difficile, mais avec de l'organisation, du sport hebdomadaire et un leit motiv tel que « un esprit sain dans un corps sain », le milieu de la musique ressemble à n'importe quel autre. C'est comme vendre des tableaux dans une galerie d'art, en fin de compte. 

Allez, je te remercie de m'avoir lu jusqu'ici, t'es vraiment un chou à la crème pralinée. J'espère que tu as joué le jeu des chansons, et que tu n'as pas triché. Va donc jeter un œil à la vidéo, là ça va devenir du très lourd, deux minutes de plaiz' t'attendent. 

Et pour une jolie métaphore de fin, une coloc' entre filles, c'est comme la première chanson que tu as écouté : tant que tu vois rien, c'est vraiment joli, mais dès que tu regardes plus attentivement, c'est un peu choquant. Va donc voir le clip. Allez, te re'vla le lien, petit flemmard : 


On te fait des bisous. Mvouah ! 

PS : Si toi aussi tu kiffes les go' qui en ont dans le slibard, voilà deux-trois autres bonnasses qui vont te faire aimer les badass. Qu'on aime ou pas, je pense qu'on peut admirer le talent. Pour des raisons obscures (ou limpides, je sais pas trop), elles gonflent mon ego à bloc. Ça nous change de Liza Monet, au moins... 

(L'argent ne fait pas vibrer que les gangsters. Leurs meufs aussi sont là pour représenter) 

(Une rappeuse française avec un flow bien saccadé et des paroles sans détour) 

(Une parodie des divas ultra connues telles que Lady Gaga ou Beyoncé)

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